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Prochain
rendez-vous:
samedi 7 août 2004
à 14h place du Châtelet
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Le
supplément Télé Obs du journal Nouvel Observateur
du jeudi 20 novembre avait pour éditorial un texte de Richard Cannavo.
Ce texte a fait réagir les vélorutionaires.
Retrouvez ci-dessous le texte de l'édito et certaines réactions
publiées sur le forum et envoyées à l'auteur de l'édito.
Edito de
Télé Obs du 20 novembre 2003 - Bataille de rues
Cest un choix. Un choix qui peut surprendre de la part dun
homme qui se revendique de dialogue, mais le fait est là : léquipe
de Bertrand Delanoë a donc opté pour la manière forte
dans sa bataille contre les embarras de la circulation à Paris.
En déclarant littéralement la guerre aux salauds dautomobilistes,
ces pollueurs irresponsables au comportement incivique, la nouvelle municipalité
na pas fait dans la nuance, sous limpulsion des Verts, ces
fervents démocrates si convaincus de la justesse de leurs thèses
quils nont pas pour habitude de perdre leur temps en de vaines
palabres (sinon pour se déchirer entre eux !) Une hargne glaçante,
sidérante. Au point que la Préfecture a fait savoir à
plusieurs reprises que " davantage de concertation " et "
moins de précipitation " seraient les bienvenues dans la gestion
de ce dossier. Moins de brutalité aussi. Qui stoppera cette hystérie
antivoitures, qui cherchera à convaincre plutôt quà
contraindre, à inciter plutôt quà imposer ?
(le covoiturage, par exemple, pourrait être une piste intéressante,
dautant que ce combat est déjà dépassé
: dans dix ans, affirment les constructeurs, lauto ne polluera plus
!) Reprenons. Le postulat était simple : couloirs dautobus,
fermeture des voies sur berge, création de quartiers " verts
", réduction du nombre de places de stationnement : il fallait
réduire lespace dévolu aux voitures. Notamment, donc,
à grands coups de couloirs dautobus taille XXL, cette hérésie
uniquement destinée aux cyclistes - cyclistes qui, évidemment,
circulent bien davantage dans les petites rues que sur ces axes taillés
à leur intention mais si dangereux pour eux ! Entendons-nous bien
: lidée de protéger les couloirs de bus est une excellente
chose ; ce qui lest moins, cest de les élargir au point
de supprimer des voies de circulation. Qui na jamais fulminé,
bloqué au côté de ces couloirs déserts où
ne passe que de loin en loin un malheureux cycliste (dont le nombre va
encore aller en samenuisant avec larrivée de
lhiver). Parce que si les autobus ont gagné deux à
trois kilomètres à lheure (mais leur nombre na
pas augmenté, ce qui, au final, ne change rien pour les usagers
!) les voitures, elles, prises dans ce gigantesque entonnoir, vont jusquà
14 % moins vite quauparavant. Des voitures de plus en plus piégées
dans une ville presque constamment asphyxiée, de part en part,
par dinextricables embouteillages
alors que la circulation
a baissé de 7 % en deux ans ! " 7 % de voitures en moins auraient
dû avoir pour effet quon roule mieux, reconnaissait récemment
le Vert Denis Baupin. Ce nest pas le cas. " Pas le cas, en
effet
M. Baupin croit-il que cest par plaisir (où diable
est le plaisir ?) ou par masochisme que nous continuons de circuler en
voiture ? Le signataire de cet article a, lui aussi, fait un choix de
vie : sinstaller en banlieue, pour disposer despace, et offrir
un jardin à ses enfants. La contrepartie, quil acceptait,
était un certain temps de trajet, et un surcroît de fatigue.
Depuis la frénésie antivoitures manifestée par la
Mairie de Paris, depuis ces décisions brutales qui ne font quaiguiser
les antagonismes entre les différentes catégories dusagers,
on y ajoutera le stress, et le spectacle de tous ces gens quotidiennement
au bord de la crise de nerf. Dautant quarrivant par lA6,
depuis la multiplication des sens interdits et autres voies réservées
aux autobus et taxis, et la création du " quartier vert "
du 14e arrondissement (on se demande quel esprit pervers y a ainsi réalisé
grandeur nature le sketch kafkaïen de Raymond Devos imaginant une
place ne comportant que des sens interdits !) il nest plus possible
dentrer dans Paris autrement que par lavenue du Général
Leclerc ! Ne parlons pas des travaux du tramway sur les Maréchaux,
qui contribuent à paralyser le secteur ! (On notera simplement
que nos amis les Verts, si convaincus de leur croisade - mais qui ne rêve
pas, effectivement, dune ville calme, silencieuse, baignant dans
un air pur ? - nhésitent pas à sasseoir sur
leurs convictions parfois : ici ils ont laissé abattre 250 arbres
à la sauvette
)Curieuse gestion que celle qui consiste à
pourrir la vie des automobilistes en créant sciemment des bouchons
: ce quon appelle une déclaration de guerre ! Bouchons évidemment
générateurs de pollution, sans compter la prolifération
des deux roues motorisés (+ 8 %), eux-mêmes gros pollueurs
et qui, selon Denis Baupin encore, " posent plus de problèmes
en terme de bruit et daccident " CQFD. Sans compter quà
force de décourager la circulation on risque de provoquer lexode
des entreprises loin du centre ville - adieu emplois et taxes diverses
! - et surtout on assiste à lembourgeoisement des quartiers
" verts " dont les tarifs, en flambant, rejettent en
banlieue
de nouvelles populations !
Bien entendu ces mesures de rétorsion sans précédent
nont été compensées par aucune amélioration
des transports en commun, toujours aussi rares, dégradés,
peu sûrs, sans parler des grèves et incidents techniques
à répétition. Ô stupeur ! En 2003 la fréquentation
des bus, métros et RER a fortement chuté, au point de rendre
préoccupants les résultats financiers de la RATP et de la
SNCF ! Un phénomène totalement nouveau puisque, depuis une
dizaine dannées, le trafic au contraire ne cessait de croître.
Alors pollution toujours élevée, bouchons accrus
et
baisse des usagers dans les transports en commun : tout ça pour
ça !
Mais le harcèlement ne suffit pas, on tape aussi au portefeuille
! En augmentant de façon drastique le tarif du stationnement pour
les non-résidents et, à linverse, en baissant de 80
% le coût du stationnement résidentiel, ce sont encore les
banlieusards qui, par cette sorte de péage urbain déguisé,
paient le cadeau fait ainsi aux Parisiens ! Car quy a-t-il, en fait,
derrière cette politique, sinon un bas calcul électoraliste
? Un ménage parisien sur deux, en effet, ne possède pas
de voiture : on peut donc taper sans vergogne sur les banlieusards, qui
votent ailleurs. Cest afficher un mépris extraordinaire pour
ceux-là mêmes qui font la richesse de Paris en sépuisant
à venir y travailler chaque jour - puisque la ville est de plus
en plus occupée par des oisifs. Non, Paris nest pas la propriété
exclusive des Parisiens, encore moins celle de M. Delanoë ou de ses
amis les Verts : la ville appartient à tous, et notamment à
ceux qui la font vivre. rcannavo@nouvelobs.com
Richard Cannavo
Réactions
Monsieur
Dans votre éditorial publié dans le "TéLéOBS
CINéMA : L'hebdo en ligne" de cette semaine vous assenez des
idées tranchantes bien arrêtées, les vôtres,
manifestement celles d'un adepte pratiquant de la voiture.
Veuillez trouver ci-après, 2 informations (communiqués de
presse) qui démentent, notamment, quelques "informations"
que vous fournissez.
http://www.stif-idf.fr/actu/communiq/annee_2003/reponse_au_parisien/main.htm
http://www.ratp.fr/common/ressources/631.pdf
Bien à vous
Marie-Laure Simon
Monsieur,
Je me permets de réagir à votre article intitulé
"Bataille des rues".
J'y ai lu un grand raz-le bol d'un banlieusard, ayant fait le choix de
vivre en banlieue (avec "jardin et espace"), par conséquent
(?)contraint de venir en voiture à Paris et qui, bloqué
dans lesembouteillages, frise la crise de nerf en pensant à la
politique municipale parisienne (vous excuserez la caricature, comme je
passe sur votre ton d'une grande brutalité et d'un grand mépris,
qui me fait penser que vous avez écrit votre article depuis votre
voiture
). Votre choix de qualité de vie ne devrait pas se
faire au détriment de notre vie (et je vous inclue dans ce "notre").
Je vais tout de même relativiser vos dires. Je considère
que vos désagréments d'embouteillage sont peu de choses
face aux milliers de bronchiolites des enfants et des bébés,
face aux morts prématurées dues à la pollution de
fond, face à l'hécatombe de cet été due à
la combinaison de la chaleur et de l'ozone, face aux catastrophes naturelles
et aux dérèglements climatiques de l'effet de serre, face
enfin aux dizaines de piétons morts chaque année dans les
accidents de la route à Paris
Si la liste est macabre c'est
que la situation est grave. Alors, si en voiture vous mettez 15 minutes
de plus que celui qui prend le RER, si vous devez faire un détour
à cause d'un quartier vert, et si vous payez plus cher votre parking,
le prix que vous payez me paraît bien dérisoire.
Mais parlons des solutions. En matière de circulation, vous reprochez
la contrainte et préconisez l'incitation. Or vous n'êtes
pas sans savoir que les écologistes attirent l'attention depuis
longtemps sur les nuisances de l'automobile en ville. Cela fait vingt
ans, que les Verts dénoncent l'urbanisation catastrophique en Ile
de France et les méfaits du tout-voiture pratiqué à
Paris. Vous avez reçu ces messages ; les avez-vous entendus ?
Les messages incitant au civisme et à la modération des
automobilistes sont certes utiles, mais loin d'être suffisants.
Pour prendre un exemple les appels à la modération automobile,
faits à l'occasion des pics de pollution en Ile de France, ont-ils
été convaincants auprès des automobilistes franciliens
? Avez-vous abandonné votre voiture pour vos déplacements
les 19 et 26 septembre 2003 ?
La politique visant à la contrainte et celles visant à l'incitation
ne doivent pas être opposées. Elles sont au contraire complémentaires
et indispensables pour obtenir de vrais résultats.
Jamais dans votre coup de gueule, vous ne remettez en cause vos modes
de déplacement, alors qu'une majorité de franciliens travaillant
à Paris a bien compris que les transports en commun constituaient
une solution pratique, rapide et écologiquement responsable. Je
vous invite donc à vous déplacer en vélo ou en transports
en commun avec moi
et vous verrez, cela n'est pas si terrible !Cordialement,
Charlotte Nenner
Elue verte à Paris,
Cycliste et adepte du métro
M. Cannavo,
... ou les bobos aux champs d'honneur
Si je vous ai bien lu (et dans le cas contraire, pardonnez-moi), vous
estimez excessive la largeur des couloirs réservés aux bus
et aux vélos à Paris, au détriment des voitures.
Il y a 40 ans, de distingués urbanistes s'interrogeaient pour savoir
s'il était pertinent de faire des "pénétrantes",
sortes d'autoroutes à l'intérieur de la ville. Aux Etats-Unis,
ils ont dit oui. En France, Pompidou en voulait à Paris : il a
réussi avec la voie qui porte aujourd'hui son nom. Il a échoué
avec le canal Saint-Martin qu'il voulait transformer en radiale nord-sud.
Des bibliothèques ont été écrites sur ce sujet
désormais épuisé. On sait que la ville ne peut plus
être livrée pieds et poings liés à la voiture,
simplement parce que son usage a changé.
La question que vous soulevez dans votre article (au-delà de la
quantité de centimètres à attribuer aux uns et aux
autres) est donc déjà un combat d'arrière-garde.
Ce qui ne veut pas dire que la largeur du couloir ne peut pas être
revue, après une évaluation sérieuse de la question.
Bref, ce que je veux dire, moi, mortel lecteur asphyxié quotidiennement
par la proximité d'un boulevard de Magenta (75010 Paris) ressemblant
comme un frère jumeau à une autoroute urbaine (décibels
compris), c'est qu'on pourrait, au minimum, et avant tout, saluer le courage
politique d'élus qui tentent, tant bien que mal, de trouver une
solution à ce qui est encore un sujet de discussions pour d'heureux
propriétaires de lotissements fleuris qui rêvent, c'est bien
normal, de faire l'aller-retour maison à la campagne - boulot à
Paris le plus vite possible dans le meilleur confort des mondes... Mais
qui pensent la ville comme un lieu de travail et de circulation. Nous
sommes, je crois, un certain nombre, à élargir cette vision
pour faire de la ville un espace à vivre, tout simplement !!!
Bien sincèrement
Philippe Malvé
Il est toujours étonnant de voir un édito du Nouvel Obs
ressembler à un édito dun bulletin paroissial UMP.
Mais votre dernière livraison Monsieur Cannavo est digne de la
page 3 des journaux municipaux du 8e, du 12e ou du
15e arrondissement de Paris. Jimagine au passage quil a dû
passionner la majorité de vos lecteurs qui nhabitent pas
Paris ! . Comme il a estomaqué les Parisiens qui vivent dans une
ville livrée aux bagnoles depuis un
demi-siècle.
Pour préserver vos enfants (croyez-vous puisque la banlieue morfle
autant que Paris pendant les pics de pollution), vous choisissez Richard
Cannavo dempoisonner les nôtres. Même si, comme vous
lavancez, dans dix ans les bagnoles ne pollueront plus, on devra
bien patienter une génération avant le renouvellement du
parc !
Mais le problème nest dailleurs pas tant celui des
pots déchappement que du bruit, de la sécurité
et de lespace.
Les milliers de riverains du boulevard du Général Leclerc
que vous contribuez à réveiller chaque matin doivent être
parmi les plus stressés de Paris. Pour ma part, logeant le long
de lautoroute urbaine quon appelle le boulevard Voltaire et
en dépit du double vitrage, jattends le 15 août pour
oser une grasse matinée et les manifs République-Nation
pour pouvoir faire la sieste ! Tandis que vous devez déposer vos
enfants en bagnole chaque matin, jaccompagne les miens à
pied en comptabilisant, terrifié, les grillages de feu rouge sur
le boulevard Richard Lenoir entre 8h 20 et 8h 30.
Enfin et surtout, quand le sale bobo que je suis enfourche son vélo
pour aller travailler dans les bureaux des beaux quartiers, il doit frayer
son chemin au milieu dune horde de bestioles métallisées
qui réalisent un sixième des transports sur Paris mais occupent
90 % de la Voirie ! Et cest bien cela le principal et énorme
problème : loccupation de lespace. Pour avoir plus
despace en banlieue, vous limitez le nôtre à Paris.
Limiter la prolifération des voitures dans une ville, ce nest
pas seulement un truc décolos mais une équation écologique
: comment plusieurs espèces peuvent-elles cohabiter sur une même
surface quand lune dentre elles occupe un espace disproportionné
par rapport au nombre dindividus quelle représente
? Paris est une jungle coincée dans des canyons où les troupeaux
de buffles (responsables au passage dignobles flatulences) occupent
toute la superficie au détriment des gazelles à deux roues
et des primates bipèdes. Alors quand on rogne sur cette surface
pour que les bus (remplis aussi de pauvres banlieusards, vous devriez
les prendre plus souvent) puissent circuler, on ne va pas pleurer ! Cest
même pour ça que Delanoë et les Verts ont été
élus : cétait dans leur programme !
Sachez quon aimerait bien vous convaincre de lâcher la bagnole
M. Cannavo et que lhystérie dont vous vous estimez victimes
nous paraît bien anodine au regard de lenvahissement brutal
et quotidien de la capitale par la voiture.
Mais il faut assumer vos choix. Comme vous, jai eu une voiture :
cétait un cauchemar. Je perdais ma vie dans les embouteillages
et je consacrais près dune heure par jour à chercher
une place pour me garer. Comme vous, jai cru vouloir habiter en
banlieue : mais largent que jaurai mis toute ma vie dans une
bagnole, jai préféré le mettre dans un appart
à Paris et je préfère jouir du temps que jai
gagné dans les transports à lespace que jaurais
gagné avec un pavillon garni dun jardinet.
Maintenant, il faut assumer votre choix de vie égoïste et
ne pas reprocher à la majorité de ceux que vous polluez
quotidiennement de ne pas vous approuver. Si vous refusez dutiliser
les transports en commun aux côtés des pauvres, si vous attendez
quon impose le covoiturage par le haut sans imaginer le pratiquer
avec vos voisins, si vous préférez votre lopin de terre
lointain alors que vous travaillez place de la BourseS· alors votez
Copé aux prochaines élections, militez pour la réincarnation
de Georges Pompidou, réclamez plus dautoroutes, transformez
Paris en Los Angeles et la planète en poubelle. Vos enfants auront
eu de lespace pour leurs premières
années. Mais à quoi ressemblera leur vie si vos idées
continuent de triompher ?
Eric Le Braz
Cher Monsieur
doit-on vous rappeler que la question de la réduction du nombre
de voitures dans Paris est moins motivée par la seule envie de
vous ennuyer que par un enjeu de santé publique aujourd'hui attesté
? Etes-vous conscient qu'au delà de sa grave responsabilité
locale vis-à-vis du confort et de la santé de ses citoyens,
Paris a aussi une responsabilité planétaire face à
un effet de serre dévastateur pour le vivant en général
et pour l'humanité en particulier ? C'est dans ces deux optiques
que l'effort encore très insuffisant de la municipalité
est à encourager avec véhémence. Ne vous déplaise
il est sain, logique et urgent de vous "pourrir la vie" comme
vous l'écrivez en empiétant sur le terrain de votre sacrosainte
automobile. Il est urgent de créer des espaces protégés,
et surdimensionnés par rapport à la demande, afin d'inciter
les gens à utiliser le vélo et les transports en commun.
Créer des infrastructures c'est y créer un trafic induit
: ça s'est vérifié pendant des décenies pour
la voiture, ça se passera de la même manière pour
les transports alternatifs... (je rappelle que 94% de la voirie parisienne
est consacrée à l'automobile, alors qu'un Parisien sur deux
n'ena pas et que la pollution commence à faire des MORTS). Changez
d'époque cher Monsieur, il en est plus que temps, et si vous pensez
que se soucier de l'état de délabrement de notre environnement
c'est être rétrograde, alors oui faire du vélo c'est
être rétrograde, mais c'est aussi être fier.
Votre volonté de modernisation des transports en commun, quant
à elle, neprendra de sens que quand vous les tiliserez. Beaucoup
d'automobilistespestent en effet contre des transports qu'ils n'utilisent
jamais, snobisme oblige et pseudo-claustrophobie excuse. Mieux, certains
(je devrais dire beaucoup !) d'entre eux se garent accessoirement sur
des voies de bus et autres pistes cyclables, afin d'emmerder encore un
peu plus les gens qui oeuvrent pour que vous respiriez mieux. Un comble
qui passe inaperçu, sans doute à cause des vapeurs de diesel...
Hier nos parents ne regardaient pas la qualité de l'air après
la météo, alors qu'aujourd'hui la question "A-ton le
droit de respirer demain ?" est passée dans les moeurs. On
vend déjà des "dépollueurs" qui filtrent
l'air extérieur avant de le souffler chez vous. Tout ce qui était
science fiction il y a trente ans se trouve être la réalité
aujourd'hui alors je vous pose la question : a quoi doit-on s'attendre
dans trente ans ? Qu'est-ce qui sera passé dans les moeurs ? Le
masque à gaz ? Un branchement au réseau municipal "Paris
airpur, pour être bien chez soi" ? Jusqu'où doit-on
accepter de
déraper ???
Vous avez des enfants ? Moi pas encore, mais quand il seront là
je pourrai les regarder dans les yeux, la conscience tranquille, en leur
disant que j'ai participé le moins possible au merdier dans lequel
ils vivront. Parce que je n'ai pas de voiture et parce que je me bats.
Pas vous.
Un cycliste.
Aujourd'hui l'indice de pollution était de 4, j'espère que
vous n'avez pas trop respiré...
Anthony Fonteyne
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